Qui est Jenny-Jo, témoignage de Ignace Tobada, Bénin

Ignace Tobada, Fondateur de Entrailles Noires

Jenny-Jo, je l'ai connue par Facebook. 

Il faut dire que par mon travail, je me sers énormément de ce réseau social. Ce qui a créé le déclic entre elle et moi, c'est une publication qu'un ami, un afro-descendant qui habite à Paris, au sujet des difficultés de la femme asiatique. Il faut savoir que dans mes activités, il y a une place privilégiée pour la femme. 

Cet élément a poussé Jenny-Jo à s'intéresser et à moi. Je lui ai envoyé un message que je partage à tous mes contacts pour que les choses soient claires afin de ne pas me confondre un arnaqueur. Elle a donc spontanément répondu à ce message et dans nos discussions tout de suite elle m'a proposé de m'intéresser à la JIFA (Journée Internationale de la Femme Africaine) dont elle fait la promotion. C'était en 2019, et pour cette édition de la JIFA de " Entrailles Noires " j'ai réuni les femmes du village et nous avons envoyé une vidéo à Mme Delblond. 


Et puis en Janvier 2020, elle était là. 

Elle a pris la route seule de Cotonou jusqu’au cœur du Dahomey, accompagnée de mon jeune frère qu'elle n'avait jamais vu, tout comme moi-même, mais cela ne l’a pas empêché de faire pratiquement 145 kilomètres en taxi brousse et taxi moto pour aller à notre rencontre. 

Elle n'est pas la première à nous rendre visite qu'on a eu, mais ce qui m’a étonné, c’est qu’elle s'est vraiment sentie comme chez elle. Du bout de ses cheveux jusqu'à ses orteils, on sentait une soif de partager notre façon de vivre, sans aucun artifice. Elle voulait voir de ses yeux pour mieux nous comprendre et faciliter notre quotidien. 

Et il y a eu cette rencontre avec les amazones qui l'attendaient. Les femmes que la JIFA doit célébrer, ce sont elles : les femmes du milieu rural. Jenny-Jo était tellement émue qu'elle n’a pas pu retenir ses larmes. Et jusqu'à présent, ces dames demandent toujours d'après elle : “As-tu des nouvelles de notre amie qui nous aime jusqu'à en pleurer ?” 

Oui, mon association existait, et avait déjà à son actif des manifestations, mais elle est venue pour prouver combien son attachement est fort. Nos discussions à son arrivée et celles de tous les jours m'ont permis de découvrir combien j'ai de la force, combien mes idées peuvent grandir afin que j’aide les membres de ma communauté. Elle m'a fait redécouvrir des aspects de mes activités dont je n'avais pas conscience. 

Si je dois parler de Jenny-Jo, même une bibliothèque entière ne pourrait contenir mes écrits. C'est une dame qui aurait nourri le monde entier si elle en avait eu les moyens. Si elle avait été un Bill Gates, beaucoup de choses seraient différentes. Mais c'est comme je lui dis tout le temps. L'énergie qu'elle donne vaut plus que tout l'or du monde. 


Président de l'association Entrailles Noires, Bénin

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